Deux conférences à destination des DJ se déroulaient le 17 mars 2013 au Mixmove. Retour sur quelques conseils et points de vue...
Entre la bataille de sound system des différents
stands et un œil sur la finale de la Coupe de France DMC de DJing
(remportée par le rennais DJ Adjectif), il était possible d’assister à
deux conférences, casque sur la tête pour entendre
les intervenants, intitulées « Comment gagner sa vie en tant que DJ ou
producteur ? » et « La charte du DJ : un projet mobilisateur ! ».
Lors de la première, très suivie, Jean-Marie Koné,
DJ-producteur et représentant de l’association Technopol, a conseillé
aux aspirants DJ de multiplier les activités pour espérer vivre de ce
métier. « Etre salarié dans un club ne permet
pas de vivre, les cachets de DJ seuls non plus et la vente de morceaux
ne rémunèrent pas », affirme-t-il. Il recommande donc d’être
indépendant, de faire des lives – source plus conséquente de revenu – et
tout de même de produire pour se faire connaître des
labels indépendants, les majors ne faisant plus ce travail de
découverte d’artistes.
« C’est possible d’être DJ, mais il faut le faire
vraiment sérieusement, c’est du 7 jours sur 7 et pas seulement du
travail le week-end, considère Jean-Marie Koné. Le chemin est long, mais il est
possible de prendre sa place. Pour cela, il
faut bosser, bosser, bosser, bosser, bosser. » Le message est clair.
La seconde conférence, lors de laquelle il était
question du statut des DJ défendu par la charte élaborée par Technopol
(et dont nous avons déjà parlé) a moins attiré le public. Une discussion
plus théorique que pratique, mais tout aussi
intéressante sur la qualité d’œuvre d’un mix (qui rejoint plus
concrètement ce qu’évoque Jean-Yves Leloup dans son dernier livre, Digital Magma).
« Si
les DJ font un travail d’appropriation de la musique, le mix est une
œuvre, remarque Christophe Vix-Gras de Technopol, dire
ça est un pavé dans la marre du code de la propriété littéraire et
artistique. »
Un point de vue confirmé par Jean-Paul Bazin,
président de la Spedidam : « Tout le monde est d’accord pour dire qu’un
morceau est une œuvre pour un DJ qui se l’approprie… le problème est
qu’il faudrait l’accord des ayants droit pour sa
transformation et ceux-ci devraient recevoir des droits, ce qui pose un
problème de traçabilité. »
« Il n’y a plus aucun problème pour qu’un DJ soit
reconnu comme musicien, comme DJ, c’est beaucoup plus compliqué », ajoute Jean-Paul Bazin. Toute la question est de savoir quel est
concrètement le travail du DJ. « La maîtrise d’un art
n’en fait pas forcément un artiste, observe Pascal Chevereau,
secrétaire national du Syndicat des musiques actuelles. Les techniciens
sons et lumières, par exemple, sont juridiquement considérés comme des
techniciens. Il ne faut pas mélanger le travail d’auteur
et l’interprétation sur scène. »
Et puis les préoccupations des deux conférences se recoupent quand Jean-Paul Bazin conseille aux DJ de s’inscrire dans les
sociétés de droit d’auteur « pour être reconnu » et toucher des
rétributions. « Ce ne sont pas des grosses sommes,
mais c’est toujours ça de pris et puis ça peut marcher pour certains. »
Jean-Marie Koné avait prodigué un peu avant un avis similaire, relevant
que les synchros avec des films ou des publicités pouvaient être une
source complémentaire de revenus.
Le rêve d’être DJ demande donc de s’organiser !
Bonus :
- Réécouter les conférences « Comment gagner sa vie en tant que DJ ou producteur ? » et « La charte du DJ : un projet mobilisateur ! »
- La charte du DJ de Technopol.
- Le blog de Pascal Chevereau.
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