23 déc. 2012

DJ Fly donne un avant-goût de son premier album

Avec Les Pentes, le champion du monde DMC 2008 annonce son premier album en cours de finalisation...

DJ Fly a mis en ligne le 21 décembre pendant 24 heures en téléchargement sur sa page Soundcloud (en écoute dans le lecteur de ce blog) ce titre qui fait partie de la tracklist de son futur album. Le Lyonnais qui rôde son live depuis quelques temps va donc se lancer dans un long format en 2013.
Cet album retranscrira toutes ses influences musicales, il faut donc s'attendre à de la diversité... et à du scratch, bien sûr, "plus ou moins mis en avant sur chaque morceau", annonce-t-il.

Bonus :

- Visionnez le showcase de DJ Fly au championnat du monde IDA 2012 :

11 déc. 2012

Dee Nasty revient aux sources pour son 7e album

Le DJ parisien a ressorti guitare et basse pour composer son nouvel album à la tonalité funk mais toujours fondamentalement rap...

"A chacun de mes albums, les gens me disent : "pas mal ta compilation", ils n'arrivent pas à se mettre en tête que je suis beatmaker et musicien, ils n'impriment pas que ce sont mes morceaux", explique Dee Nasty. Alors après avoir mélangé pendant plusieurs années samples et instruments, il a décidé de faire toutes les boucles lui-même à la guitare, la basse et au clavier. Et afin que le retour à l'époque de Paname City Rappin, son premier album en 1984 - et accessoirement premier album de rap français -, soit complet, il reprend aussi le micro sur quelques titres.
Le producteur restait sur une mauvaise expérience du fait de divers problèmes techniques avec System Dee, sorti en 2009. Un virus informatique lui avait notamment fait perdre plusieurs années de travail. Fâché contre les ordinateurs, il s'est remis sérieusement à la guitare et la basse sur lesquels il peut vivre son amour du funk. Un style qui donne la tonalité de son 7e album qui doit sortir en mars 2013 sur Celluloïd.

Deenastyle (1994)

Enregistré chez lui, l'album contient tout de même des samples pour les rythmiques. Le DJ peut puiser dans son inépuisable et inestimable collection de vinyles pour trouver la bonne caisse claire ou la grosse caisse qui sonne juste. "Je ne fais plus comme avant des étages de sons, je préfère trouver le bon son plutôt qu'en ajouter plusieurs", remarque-t-il.
Outre lui et sa compagne, sous le pseudo FM, Dee Nasty a fait appel à des invités assez variés pour les voix. Manu Dibango, Rachid Taha, Dynamax et Afrika Bambaataa - une collaboration dont il rêvait - devraient apporter leurs différents styles. Quelques rappeurs français, "des gens proches dont [j']apprécie le travail", doivent aussi participer. Enfin, un titre entre DJ de la Zulu Nation est prévu avec Kozi et Suspect dans un esprit électro-funk.

Nastyness (2001)

"Chaque morceau est voué à être joué en soirée, observe le producteur parisien. Il y a toujours un lien entre DJ et musicien, c'est imbriqué à tel point que cela devient la même chose." Ce nouvel album pourrait même être joué sur scène.
"Il y a une évolution au fil de mes albums, j'espère que cela s'entend, remarque-t-il. J'essaie de ne pas refaire ce que j'ai déjà fait." Pour le titre de l'album aussi il fera différemment, arrivant au bout des jeux de mots avec son pseudo... ce sera donc 2013, "comme un millésime".

System Dee (2009)

Bonus :

- Réécoutez la collection de remixs de Dee Nasty, The Secret Files II :

26 nov. 2012

Antoine Clamaran : "L'avenir va être compliqué pour les DJ"

Avec plus de 30 ans de carrière, Antoine Clamaran porte un regard aiguisé sur l'évolution du DJing et son avenir qui sera "difficile"...

10 ans résident en province, 10 ans à Paris, 10 ans en indépendant en France et autour du monde, le DJ français a connu tous les modes de vie des DJ depuis ses débuts en 1982 au Whisky à Gogo. Outre les célèbres "Gay Tea Dance" du Palace, des résidences au Queen et aux Bains, Antoine Clamaran s'est fait connaître par ses productions et ses émissions de radio sur FG et Fun Radio notamment. Alors qu'il pousse actuellement son projet "Republic" avec 4 autres DJ français, il nous donne sa vision du métier.

Comment as-tu vu évoluer le milieu des DJ ces dernières années ?

Le milieu du DJing vient de subir deux phénomènes : la crise depuis 2 ans et le fait que le métier devient de plus en plus populaire, avec de plus en plus de DJ qui réussissent. Comme certains sont très connus, les patrons de club et les programmateurs de festival les font venir en priorité, au détriment des autres.
En l'espace de 6 ans, les choses ont complètement changé. Avant, c'étaient les DJ qui produisaient, maintenant, ce sont de jeunes musiciens qui deviennent DJ, c'est le cas d'Avicii par exemple. La technique est devenue plus accessible. S'il n'y avait encore actuellement toujours que des vinyles, certains DJ n'émergeraient pas. 
De plus, aujourd'hui, le concept de "concert de DJ" se développe, alors qu'avant les DJ n'étaient là seulement que pour mettre l'ambiance. Une petite minorité du public fait attention à ce que le DJ fait, mais la grande majorité ne comprend pas. Les spectateurs viennent le voir pour les titres qu'il produit, pas pour son mix.

Et les DJ français ?

Nous avons une vraie richesse en termes de jeune génération en France même si certains manquent un peu de patience. La plupart des DJ qui ont explosé ont plus de 30 ans, ils sont très rarement plus jeunes… sauf quand ce sont des producteurs à l'origine. Avant, avec la vente de 3 000 ou 4 000 vinyles, on pouvait vivre sans un boulot à côté et donc avoir du temps pour travailler le mix, tourner et apprendre. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus difficile de démarrer même si l'émergence rapide de certains peut faire croire le contraire.
De plus, il existe des solidarités en termes de nationalité à l'étranger où chacun défend son poulain. Nous avons peut-être pêché en France en ne s'aidant pas les uns les autres. C'est pour cette raison que nous avons monté le projet "Republic" l'an dernier à Miami avec 4 autres DJ français : Gregori Klosman, Tristan Garner, Michaël Canitrot et Sébastien Benett. Nous nous connaissions et nous apprécions tous, nous avons donc décidé d'un projet commun, même si nous sommes différents.


Comment as-tu vu évoluer la musique électronique ces dernières années ?

Depuis 2 ou 3 ans, les Américains ont commencé à en jouer et ça a mis tout le monde d'accord. Ils se sont rendus compte qu'il y avait un marché, alors qu'il était inexistant auparavant aux Etats-Unis. Vers 2004 ou 2005, la polka s'y vendait plus que la musique électronique en chiffre d'affaires et en volume ! Cette musique avait plus d'importance en Europe, alors que bizarrement il y a de très grands DJ aux Etats-Unis... Il n'y avait que la Winter Music Conference de Miami, quelques événements à Los Angeles et les clubs de New York ou quelques uns à Boston, mais c'était compliqué car ils fermaient presque partout à 1 h du matin. Alors que maintenant Las Vegas est devenu le plus grand club du monde et il y a des festivals dans toutes les villes. Avant, des rappeurs n'auraient pas chanté sur de l'électro ! David Guetta a été un déclencheur de ce mouvement.

Comment vois-tu l'avenir ?

L'avenir va être compliqué pour les DJ, même si ceux qui travaillent et s'accrochent pourront y arriver. Il y a aujourd'hui beaucoup plus d'aspects à gérer dans une carrière comme l'image, et il faut un booker, un attaché de presse, etc. Si tu n'entres pas dans le moule, c'est difficile. Pourtant, je pense que les jeunes ne doivent pas calquer leur parcours sur celui de DJ existants, mais avoir leur identité, se démarquer, même si on a tous des modèles en termes techniques ou de show.
Les années 1990-2000 ont été celles des mannequins, les années 2000-2010 celles des DJ. Actuellement, la barre est très haut avec David Guetta, Tiësto, Armin Van Burenn ou Afrojack. La demande des gens va changer, celle des clubs change déjà, ils veulent sortir de leur dépendance aux DJ car certains ont fermé en raison de la surenchère des cachets, surtout dans les pays où il y a des gros problèmes économiques, comme en Grèce, ou politiques, comme dans les pays Arabes, même si d'autres scénarios sont possibles, comme aux Etas-Unis ou au Brésil.

Bonus :

- les mixs "All night Long" d'Antoine Clamaran sont en téléchargement gratuit sur son site (rubrique "Radio show").

14 nov. 2012

Le blog DJ TechTools explique aux DJ comment sortir de leur chambre

Avec les nouvelles technologies, la musique et le mix sont devenus de plus en plus accessibles. Résultat : il y a de plus en plus de DJ sans qu'il y ait pour autant plus de places dans les clubs.
Le blog DJ TechTools consacre un intéressant post (en anglais) aux conseils utiles pour faire sortir les "bedroom DJ" de leur chambre.

Voici les 8 principaux problèmes relevés :
- Vous ne vous êtes pas identifié comme un DJ ;
- Vous ne pratiquez par régulièrement ;
- Vous ne suivez pas les événements dans lesquels vous espérez jouer un jour ;
- Vous avez peur du "non" ;
- Vous ne recherchez pas de retour de la part d'inconnus ;
- Vous cherchez des followers plutôt que des fans ;
- Vous n'organisez pas de soirées et ne produisez pas de musique ;
- Vous pensez au DJing comme un hobby.

Ces critiques sont assorties de suggestions pratiques adaptées au fonctionnement actuel des réseaux sociaux.

Et cet article vous permettra peut-être, comme moi, de découvrir ce blog qui propose de nombreuses ressources et tutoriaux pour les DJ.

29 oct. 2012

Broken Drop mélange beatmaking et scratch sur un premier maxi

Jean du Voyage et Kraps allient leurs connaissances du beatmaking et du scratch sur le Patience EP au goût abstract hip-hop...

Alors que la scratch music se démocratise, les groupes prenant le pas de Birdy Nam Nam, C2C, Scratch Bandits Crew ou Pulpalicious sont encore peu nombreux. Des beats qui claquent patiemment, des guitares séduisantes, des mélodies tranquilles. Ce sont quelques uns des éléments du premier maxi 8 titres de Broken Drop, sorti le 22 octobre 2012 sur BlackElk Recordings et disponible à prix libre sur Bandcamp.
Jean du Voyage, moitié du groupe, avait fait parler de lui dans les compétitions de DJing et au travers de ses "Routines du dimanche" qui montraient déjà un fort attrait pour la musicalité dans des exercices en principe plutôt techniques. Kraps a aussi fréquenté les compétitions de scratch tout en développant son goût pour la production.

"Cet EP a été réalisé sur une période de 8 mois, on a souhaité faire un premier opus qui reflétait nos différentes influences tout en gardant un fil conducteur pour ne pas trop se perdre, explique Jean. Chaque morceau a été réalisé d’une façon singulière on ne s’est pas limité à une seule façon de faire, laissant champ libre à notre créativité."
C'est ainsi que si la base est plutôt abstract hip-hop, les 2 DJ de La Rochelle évoluent aussi dans l'électronica, dévient dans la bass music et savent parfois accélérer le rythme... tout en restant cohérent.
"Souvent on part d’une idée que va compléter l’autre, ça peut être un sample ou une rythmique puis on laisse chacun développer ses idées pour finaliser les morceaux. C’est vraiment agréable de pouvoir se compléter musicalement, on explore plus de choses."


Si les platines sont assez discrètes dans l'ensemble, le côté scratch music apparaît tout de même régulièrement. La recette : "L’essentiel était de garder un bon équilibre pour que les scratchs apportent de l’énergie aux morceaux sans que cela soit trop chargé, rapporte Jean du Voyage. Sur Sab’ah, la banque de son a été réalisée en même temps que l’instru, on souhaitait un morceau bien digital où la platine soit mis en avant pour jouer les synthés ainsi que les voix à la fin."
Broken Drop a aussi fait appel à Léo au violon sur Reverside et Djéla, une chanteuse nantaise, sur Lovely Fight. Sur scène, le groupe apporte machines et platines et s'oriente un peu plus vers la bass music. "L’objectif, c’est de faire des dates pour jouer notre set et de faire découvrir notre EP à un maximum de gens."

L'avenir, pour Jean du Voyage, c'est un premier maxi en solo qui sortira en janvier sur le label BlackElk Recordings. S'il va mettre la compétition de côté, il va recommencer à faire des routines pour les internautes dès que ses projets lui laisseront plus de temps.

Bonus :

- Vous pouvez retrouver quelques morceaux du maxi de Broken Drop dans la radio du blog.

- Une des "Routines du dimanche" de Jean du Voyage :

22 oct. 2012

Armin Van Buuren détrône David Guetta du top 100 de DJ Mag

Après avoir laissé un an sa place au Français, le DJ hollandais redevient numéro 1, un rang qu'il a déjà occupé 4 années...

Test de popularité s'il en est, le classement annuel des 100 "meilleurs" DJ du magazine anglais DJ Mag offre une carte mondiale des DJ à l'heure où les réseaux sociaux sont rois pour faire les tendances. Créé en 1993, ce top "est devenu le sondage le plus respecté du genre dans le monde", nous explique Carl Loben de la rédaction de DJ Mag
Il n'est bien entendu pas vraiment question de connaître les meilleurs, mais plutôt de mesurer leur influence 2.0. Et au titre de la popularité, les Hollandais Armin Van Buuren et Tiestö, qui prend la 2e place du classement 2012, ont fait leurs preuves depuis longtemps.

Le nouveau top révélé dans la soirée du 19 octobre n'est donc pas une surprise. Notre David Guetta national y tombe à la 4e place, entouré du Suédois Avicii et du Canadien Deadmau5.
L'electronic dance music (EDM), sorte de dance 80's remise au goût du jour par des américains avides de dollars, règne donc en maître.

Et tant qu'à parler dollars, il est amusant de comparer ce classement à celui publié par Forbes en août dernier des DJ les mieux payés : Tiestö est 1er (22 millions), David Guetta 4e (13,5 millions), Deadmau5 6e (11,5 millions) et Avicii 10e (7 millions).
Les comparaisons se poursuivent avec Skrillex (10e chez DJ Mag, 2e pour Forbes), Sweedish House Mafia (11e chez DJ Mag, 3e pour Forbes), Steve Aoki (15e chez DJ Mag, 5e pour Forbes) ou Afrojack (9e dans les 2 cas).
 

Ce lien entre les deux classements relativise la futilité du top 100 de DJ Mag. En effet, ce dernier n'apparaît ainsi plus comme une sorte de concours en ligne, mais comme un moyen de monétiser sa popularité.
Les DJ ont ainsi tout intérêt à être le plus haut dans ce classement pour pouvoir demander des cachets plus élevés et multiplier leurs dates.

Une bonne nouvelle pour les Français qui apparaissent dans le top du magazine. Quoique les Daft Punk profiteront-ils de leur 44e place ? leur présence étant déjà assez étrange... "Ils resteront éternellement populaires et je pense que certains votants choisissent leur concert favori, même s'ils n'ont pas vu le groupe depuis des années", explique Carl Loben.
Les Daft devancent Martin Solveig 48e, Madeon 54e, le Franco-suisse Quentin Mosimann 74e et Bob Sinclar 94e. Justice ayant échoué de justesse à la 101e place !

Bref que du beau monde. Certains préféreront toutefois sans doute le classement de Resident Advisor qui plaçait l'an passé Richie Hawtin à la 3e place quand les lecteurs de DJ Mag lui accordent un bien lointain 78e rang...

Bonus :

- Les plus audacieux peuvent écouter les productions des DJ du top 100 de DJ Mag sur le site Track it down.

- J'ai été rapidement interviewé sur RTL en août 2012 sur le classement Forbes :

13 oct. 2012

D'Julz : "Le métier de DJ est à l'image de la société : l'apparence prime sur tout"

Le DJ français livre sa vision de la scène électronique actuelle et craint pour son avenir...

D'Julz a fêté cet été au Rex Club ses 20 ans de carrière, lui qui détient le record de la plus longue résidence dans le club parisien avec ses fameuses soirées Bass Culture. Des raves au début des années 1990 à la clôture du DC10 à Ibiza il y a quelques jours, il a écumé les clubs et produit plusieurs titres à retenir. Fort de cette expérience, il porte un regard critique sur les mutations de la scène électro et tente d'entrevoir l'avenir.

Quelle est ta vision du métier de DJ aujourd'hui ?

Le métier de DJ est vraiment à l'image de la société : l'apparence et la communication prime sur tout. La visibilité est souvent plus importante que le contenu. Dans le monde du DJing, le marketing est roi, notamment avec l'electronic dance music (EDM) aux Etats-Unis. Les Américains se sont rendus compte qu'il y avait un truc à faire avec cette musique, ils l'ont donc récupéré à coup de millions en relations publiques et en marketing.
Cela donne une espèce de dance qui reprend toutes les formules qui ont fait leurs preuves en termes d'efficacité depuis 25 ans de musique électronique. C'est complètement étudié et superficiel et ça touche un public plus vaste. Je ne suis pas persuadé que ce soit une bonne chose.

Comment penses-tu que la situation peut évoluer ?

Il y a deux possibilités, soit cela va faire découvrir la techno au sens large à une nouvelle population, et, dans le lot, 5 ou 10 % des gens vont essayer de découvrir autre chose, d'affiner leur oreille. Si c'est le cas, c'est tout bénéf'. Soit, comme pour le disco avec le mouvement "disco sucks", tout est devenu disco et cela a créé une overdose et un rejet en masse de cette musique, même du disco underground. Est-ce qu'on est à l'aube de quelque chose comme ça ?
Aux Etats-Unis tout le monde se met à cette musique et cela peut conduire à un ras-le-bol général qui va faire du tort à la scène underground. Aujourd'hui, tout le monde est DJ, même Paris Hilton, ça me fait peur. Et avec Internet, cela peut aller beaucoup plus vite que pour le disco.


Ces évolutions changent-elles le métier de DJ ?

Pour moi, un DJ c'est un mec que l'on voit très peu dans la boîte, qui n'est pas sur une scène. Il est là pour passer la meilleure musique et mettre la meilleure ambiance possible, que ce soit avant-gardiste ou commercial. La star c'est le public, c'est ce que j'ai compris à New York et dans les raves.
Il y a actuellement une stratification du DJ, les gens vont les voir comme des groupes de rock pour entendre leurs morceaux et ne dansent pas, ils prennent des photos. C'est très éloigné de ce que je fais et qui risque d'être perdu à tout jamais car cette tendance touche même l'underground.

Est-ce la faute d'Internet ?

Le côté superficiel d'Internet est un passage obligé. On utilise tous Facebook. L'intérêt d'Internet est de permettre à ceux qui veulent se faire une culture de pouvoir le faire et d'avoir accès aux soirées. Il y a toute une génération de gamins de 18 ans qui sortent aujourd'hui et qui ont une grande culture, ils connaissent les vieux morceaux que je joue, ils sont à l'affut de ça, de cette connaissance. Grâce à des sites comme Discogs ou Soundcloud, ils ont accès à des mixs, des disques, etc. Ma culture de 20 ans, on peu se la faire un mois. Ca c'est le bon côté des choses. Il y a les deux aspects, c'est très difficile de dire où ça va aller.

Bonus :

- Un podcast de D'Julz pour la série Electronic Groove issu d'un mix de mai 2012 à la Doc Martin's party LA Sublevel :

30 sept. 2012

Le documentaire Scratch Music programmé sur France Ô

Nous vous en avions parlé, il est désormais programmé. Le documentaire Scratch Music, naissance d'un art, réalisé par Jérôme Decol et Denis Ramos, passera le samedi 6 octobre à 18h45 et le mercredi 10 octobre à 9h05 sur France Ô.
Avec la participation de C2C, Scratch Bandits Crew, Netik, DJ Premier et Q-Bert...
Il sortira en principe ensuite en DVD.

Un nouveau teaser vient d'être mis en ligne pour vous convaincre de le regarder :


"SCRATCH MUSIC" Naissance d 'un art........ par jayricane

(désolé pour les quelques edits de ce post, mais les horaires de diffusion ont changé...)

20 sept. 2012

Technopol publie une charte du DJ pour défendre ce statut

L'association de défense de la musique électronique réclame que le DJ soit reconnu comme un artiste-interprète...

"Le DJ doit être ajouté à la liste des professions artistiques ouvrant droit à l’intermittence définies par le code du travail. Le DJ doit être accepté par l’Adami et la Spedidam comme ayant droit à part entière. Le mix est une œuvre à part entière." C'est ainsi que la charte, présentée par Technopol le 12 septembre 2012, proclame la reconnaissance de certains droits pour les DJ qui n'ont toujours pas de statut au niveau légal.
"Nouvelle ère" était le thème de la dernière Techno parade du 15 septembre 2012. Derrière ce mot d'ordre, l'association milite pour, qu'après avoir obtenu la reconnaissance de la scène électro, l'ensemble du milieu bénéficie de son développement.
"Le grand public pense que les acteurs de la musique électronique vivent bien de leur métier, mais ce n'est le cas que de quelques personnalités people, explique Tommy Vaudecrane, président de Technopol. La nouvelle ère doit permettre au plus grand nombre de s'en sortir : les jeunes professionnels, les petites structures"... et les DJ donc.


"Les DJ sont souvent payés à l'arrache, c'est le personnage oublié de l'histoire, poursuit-il. L'existence des DJ-producteurs masque le problème car ils sont inscrits à la Sacem et peuvent être intermittents. De plus, le statut d'autoentrepreneur ne leur est pas ouvert." D'où le besoin de faire reconnaître ces professionnels comme artiste-interprète. 
Le préambule de la charte l'affirme ainsi :
"Le DJ qui performe régulièrement devant un public, qui mixe des œuvres musicales est un artiste-interprète et doit être défendu comme tel. Un DJ qui déplace les foules par son nom uniquement et qui vend des places de concert, doit être reconnu comme un artiste-interprète, à la condition qu'il déclare les œuvres qu'il a mixées lors de sa performance. Ainsi, alors que le DJ nourrit par son travail toute la chaîne musicale, il ne serait plus isolé de cette dernière en étant apte à recevoir des droits d'interprétation."

C'est désormais aux pouvoirs publics de se saisir du travail de l'association pour faire évoluer le statut des DJ et permettre d'éviter qu'ils soient déclarés comme musicien ou pour des prestations techniques quand ils mixent.
Si vous êtes DJ et que vous défendez ce point de vue, vous pouvez signer la charte sur le site de Technopol.

4 sept. 2012

Fong Fong remporte le DMC online 2012

Le Français, aussi connu sous le pseudo de J-One, remporte le championnat DMC en ligne 2012...

Après plusieurs mois de compétition, le DMC a annoncé le 4 septembre 2012 le palmarès de la 2e édition de cette compétition, remportée en 2011 par l'Allemand Unkut.
"Je dois dire que le set de six minutes [de Fong Fong] est le plus intéressant musicalement que j'ai jamais vu et assez brillant techniquement", a commenté Tony Prince, créateur du DMC sur le blog de la compétition.

La routine qui a permis à Fong Fong de s'imposer :



Derrière Fong Fong, qui était 3e l'an passé, figurent les Anglais Asian Hawk, 3e du DMC UK 2012 en individuel, et Ritchie Ruftone, vainqueur dans son pays en individuel et en battle cette année et 2e online en 2011. Ce dernier représentera l'Angleterre dans ces 2 catégories lors de la finale mondiale DMC qui se déroulera les 27 et 28 septembre à Londres.
Les votes des juges n'ont pas confirmé les votes du public qui avait préféré le Portugais DJ Nucleo et le Chilien DJ B-Ese.

Dans la foulée des finales françaises, le 19 septembre 2012 au Rex Club, le Français sera également invité à Londres pour la finale mondiale, dont le programme est copieux :


Bonus :

- La réaction de Fong Fong récoltée le soir du DMC France, le 19 septembre 2012 :

"Je n'aimais pas trop le système de vote cette année, avec la participation du public qui permet à certains de tricher. Mais comme il y a aussi un choix du jury, j'ai tout misé là-dessus. La préparation du 6 minutes m'a demandé beaucoup de boulot. Quand je l'ai posté, je ne m'attendais toutefois pas à gagner. Il y a avait de sérieux concurrents, notamment les Anglais. Je pense que j'ai fini 1er grâce à la musicalité de ma routine et à l'utilisation de sons originaux."

26 août 2012

Bill Brewster et Frank Broughton continuent leur récit de l'histoire des DJ

Les auteurs anglais de Last Night a DJ Saved My Life - la bible de l'histoire des DJ -, sortent un livre d'interviews des légendes des platines...

Sobrement intitulé The Record Players (Virgin Books), cet ouvrage vient d'être publié en anglais. Les DJ interrogés "ont fait de la recherche et de la diffusion de la musique le centre de leur vie. Et dans leur quête de partage de grands disques avec leurs danseurs et auditeurs ont changé l'évolution de la musique populaire", indiquent Bill Brewster et Frank Broughton en introduction.
Depuis la sortie de leur ouvrage référence, ils ont fait vivre leur recherche et leur passion pour l'histoire des DJ au travers du site DJHistory.com qui donne accès à de nombreuses références musicales, littéraires, etc.

 
Il a aussi permis aux deux auteurs de publier de nombreuses interviews dont 46 sont aujourd'hui compilées dans The Record Players. Et le casting est de luxe avec Terry Noel, premier DJ à mixer des disques, Tom Moulton, inventeur du remix, les stars de l'époque disco new-yorkaise comme David Mancuso ou Nicky Siano, les pionniers du hip-hop, dont Kool Herc, Grandmixer DS.T ou Africa Bambaataa, et de Détroit, Juan Atkins, Derrick May et Jeff Mills.
Parmi les contemporains figurent des personnages aussi variés que Pete Tong, David Morales, Andrew Weatherall, DJ Shadow, Norman Cook/Fatboy Slim et même DJ Tiestö. Seul Français : François K, plus connu à New York qu'à Paris...

Les textes sont accompagnés de photos et de sélections de disques en lien avec l'interviewé, permettant de se replonger dans les différentes époques évoquées.
Un travail de mémoire toujours utile pour rappeler la riche histoire des DJ et réhabiliter certains oubliés.

Bonus :

- 62 pages de cet ouvrage sont en téléchargement gratuit sur le site DJHistory.com.

17 août 2012

DJ Shadow, retour sur sa période MPC

Le Californien continue de recycler son stock de matériaux sonores dans un album d'inédits composés entre 1992 et 1996...

"J'aime publier à la suite d'un nouveau disque un projet d'archives de qualité, explique DJ Shadow sur son site Internet. Aussi longtemps que les anciens morceaux illustrent un contexte et ne font pas d'ombre aux nouveaux, je pense que c'est un exercice sain pour moi, qui me réétalonne quelle que soit la voie musicale devant moi. Je pense que c'est important de revisiter le passé pour déterminer la direction à prendre."
Avec cette ligne directrice, l'Américain s'est plusieurs fois penché sur son stock de musique... le fait que ses nouvelles productions ne soient pas toujours à la hauteur de ses anciennes compositions y est peut-être aussi pour quelque chose.

Après plusieurs sorties sous le nom The 4-track era en 2008 et 2009, il revient à sa période sampleur MPC avec Total Breakdown : Hidden Transmissions From The MPC Era, 1992-1996 et une certaine prodigalité puisque cet album compte 27 pistes.
Ces dernières nous replongent dans la période de l'acid jazz, et des fameuses compilations Headz de Mo'Wax qui regroupaient toute cette scène. Les caisses claires claquent et les grosses caisses résonnent, dans un style centré sur les rythmiques, avec des compositions assez dépouillées.


Au milieu de cet ensemble volumineux mais assez cohérent, quelques extraits se détachent comme ce Heavy Mood reposant sur le même sample qu'Illusions de Cypress Hill ou cette ébauche qui donnera le titre Giving Up The Rest sur The Private Press, second album de DJ Shadow (si l'on excepte Preemprive Strike qui était déjà un retour sur le passé).
Cet album contient aussi les instrumentaux d'un maxi qui n'a jamais vu le jour pour Gift Of Gab, dont Perilous Journey - un des meilleurs passages de ce volume - et le morceau qui deviendra Six Days quelques années plus tard.

Ce disque est au final plutôt agréable à l'écoute même s'il sonne souvent un peu daté. Les fans du Californien seront sans doute les plus ravis par cette sortie qui lui permettra de vendre quelques T-shirts et posters en plus des CD et vinyles proposés...

Bonus :

- Le titre Affections issu de ce nouvel album est en écoute dans la radio du blog.

- Pour l'occasion, DJ Shadow a exhumé une vidéo de 1995 de son studio... un peu en bordel :



- Et un autre bonus qui n'a rien à voir : vous trouverez dans la radio du blog 2 extraits de l'album de DJ Kentaro, Contrast (Ninja Tune), sorti début août. L'album du champion du monde DMC 2002 ne m'a pas tout à fait convaincu, mais les titres choisis, Crossfader avec Kid Koala (qui sort un nouveau disque) et D-Styles et Next Page (Dora) avec C2C (qui tourne toujours), sortent un peu du lot.

8 août 2012

Kid Koala, le blues du sampleur pour son 4e album

Avec 12 bit Blues (Ninja Tune), le Canadien revient à l'essence de la production hip-hop pour produire un album de blues à l'ancienne...

Kid Koala est sans doute le DJ qui a le plus exploré le concept de la composition de morceaux à partir des platines seules. Plus que l'art du sample, c'est l'art de sa manipulation du vinyle qu'il a poussé à son maximum avec 3 albums, Carpal Tunnel Syndrome, Some of My Best Friends are DJs, et Your Mom's Favorite DJ (tous chez Ninja Tune), entièrement réalisés grâce à sa dextérité en passe-passe et en scratch.
Nous l'avions laissé avec sa bande dessinée Space Cadet - accompagnée d'une bande son -, le revoilà pour 12 bit Blues, qui sort le 17 septembre 2012. S'il change de méthode de création, les platines restent toujours présentes, notamment pour jouer avec les voix rocailleuses du style qu'il a choisi de revisiter. "Quand tu suis les routes musicales à partir du rock, ou même du hip-hop, tu verras qu'elles viennent du blues. Cette musique est à l'origine de bien des choses que j'aime écouter", nous explique-t-il.

C'est muni de plusieurs sampleurs, dont le fameux SP 1200, qu'il a construit les morceaux de ce nouvel album à la texture poussiéreuse et au groove séduisant, sans doute son plus abouti depuis Carpal Tunnel Syndrome. La plupart des samples étant échantillonnés en 12 bit, le titre du disque était tout trouvé.
Avant son passage à Paris le 30 septembre 2012, nous lui avons posé quelques questions sur ce 12 bit Blues :

Y a-t-il une histoire entre toi et le sampleur SP 1200 ?

La plupart de mes mentors à la production, comme Mario C. des Beastie Boys et Dan The Automator m'avaient tous dit que j'aimerais utiliser cette machine. Mes albums préférés de rap, dont ceux de Public Ennemy, ont été produits avec un SP 1200. J'ai décidé de l'utiliser pour faire un album de blues. Il a un son rude bien à lui. C'est une technologie de sample assez primitive par rapport aux normes actuelles, mais il dépoussière les sons très correctement. J'aime quand les choses sonnent un peu cassées. J'ai fait des découpes sur le SP 1200, je n'ai pas utilisé un séquenceur, et j'ai joué chaque partie en temps réel.

Est-ce le secret du groove et de ce grain à l'ancienne de tes morceaux ?

Définitivement, ça remue un peu ici ou là, mais ça me semble très naturel. C'est un peu comme ces vieux disques de blues sur lesquels une personne joue de la guitare et tape simplement du pied plutôt que d'avoir un batteur. Cela fonctionne ensemble d'une manière ou d'une autre.

Il y a toujours un côté ludique dans ta musique. Lors de la tournée Space Cadet, il y avait même des jeux à l'entrée du concert. D'où cela vient ?

Je veux juste mettre au point et interpréter des concepts que je trouve divertissants et surprenants. Avec Space Cadet, il s'agissait de créer son propre planétarium. J'adorais aller dans les centres scientifiques quand j'étais enfant et j'ai de très bons souvenirs des séances de lecture de contes à la bibliothèques de l'école élémentaire. Cela me semblait logique de faire la tournée Space Cadet dans ce format. Cela collait au tempo et à l'esprit de la musique que je devais jouer de la bande originale de la bande dessinée.
Avec 12 bit blues, c'était le même challenge. Certains des morceaux du disque sont narratifs. J'ai pris des poupées et des danseurs pour cette tournée, cela va être excellent !


A côté de ce nouvel album, Kid Koala a une double actualité avec Dan The Automator, avec qui il a déjà travaillé à plusieurs reprises par le passé, sur l'excellent album concept Deltron 3030 et le déjanté Lovage, Music to Make Love to Your Old Lady By.
Le premier est Deltron 3030 Event II qui est en préparation depuis des années et désormais achevé. Les nouveaux morceaux ont été présentés lors de plusieurs concerts où ils étaient accompagnés d'un orchestre de 16 membres et d'un choeur. "C'est vraiment appréciable d'avoir des arrangements de cordes et des cuivres joués par un orchestre sur scène", estime-t-il.
L'autre projet est Pillowfight avec la chanteuse Emily Wells. "J'ai rencontré Emily dans un festival et nous avons joué ensemble. Je savais que Dan cherchait une chanteuse pour certains de ses morceaux et je pensais que son style pourrait convenir parfaitement", raconte le Canadien.

Bonus :

- La page de Kid Koala sur le site de Ninja Tune est aux couleurs du nouvel album, avec un titre à télécharger gratuitement (en écoute dans la radio de ce blog) et les dates de concert...

- Le clip du morceau 8 bit Blues (Chicago to LA to NY) réalisé par Kid Koala :

26 juil. 2012

DJ LBR, l'art de la fête

Spécialiste des party breaks, DJ LBR a diffusé sur toutes les radios et dans de nombreuses soirées son sens du mix festif...

Vice-champion de France derrière Jimmy Jay du championnat de France DMC 1989, le Français affilié au Double H a délaissé la technique pour s'intéresser de plus près à l'ambiance qui règne sur les pistes de danse. Il est devenu un spécialiste des mixs et remixs faits pour mettre le feu en soirée. Sa longue carrière lui a permis de dépasser ses rêves et de passer aussi à la production.

Peux-tu me parler des party breaks, une de tes spécialités ?

Les party breaks ont commencé à exister avec l'arrivée du Wu-Tang en 1992, époque à laquelle le rap est passé à des rythmes plus lents. Les DJ trouvaient donc le moyen de sampler des voix, d'avoir des MC qui disent : "Put your hands up !" Sinon, les coeurs se seraient arrêtés de battre en soirée. Il fallait pouvoir donner un coup de fouet. A partir de 1994-95, il n'y avait que des party breaks… même un peu trop.
Pour ma part, j'ai commencé en 1992 en France sur le label Back To The Beat puis j'ai fait une mixtape qui m'a ouvert au marché américain. Je reproduisais la technique de mes pairs, je mélangeais les sources. J'ai fait au moins une centaine de maxis, je ne les compte plus. Ca apportait surtout de la notoriété car les revenus n'étaient pas très importants.

Tu as également fait des mixtapes ?

J'ai fait 18 volumes de Down With The King, les Wu Tang mixtapes avec des lives en bootleg. J'allais 2 ou 3 fois par an aux Etats-Unis et on faisait une razzia sur les disques puis on faisait des mixtapes avec des DAT. On en vendait aux puces et aux Halles : LTD - le quartier général -, Urban Music, Double Side à Pigalle. C'est toujours à peu près les mêmes spots.
Les ventes allaient de 200 à 500 ou 1 000 pour les meilleures. Avant on ne vendait pas des tonnes, maintenant tout se fait en podcast donc on ne vend plus rien… Le travail est toujours le même, mais la façon de communiquer a changé. On communique notre passion de la musique, cela peut déclencher des ventes ou donner envie de voir les artistes en concert.


Peux-tu me parler du Double H ?

A l'origine, il était composé de Cut Killer, d'East, d'Abdel, de Dee Nasty, de Crazy B et de moi. Puis chacun a amené son meilleur pote : Mouss, Damage, Cutee B et Pone nous ont donc rejoints. Nous avions chacun notre particularité, la mienne était les party break.  Nous étions partout pour occuper le terrain. C'était le début de cette communication de masse.
Le catalyseur était Cut qui portait le tout. A part l'album, chacun était indépendant, Double H était un label de qualité, mais pas une maison de disque. Dès qu'il y avait la mention du Double H, ça créait le respect, ça a créé la légende. C'était une synergie très stimulante entre nous, très peu de choses pouvaient nous atteindre. Nous continuons tous, tournés vers l'avenir.

Comment travailles-tu aujourd'hui ?

Je bosse beaucoup avec mon ordi, mais le son du vinyle n'a rien à voir avec le MP3 ou même le CD, c'est plus rond et moins fatiguant. Si les gens s'intéressent aux vinyles, c'est parce que c'est plus agréable à l'écoute. Le vinyle n'a pas de concurrent. Je suis toutefois pour la technique et pour aller avec son temps. Je ne suis pas passéiste.
Il devient de plus en plus difficile de vivre du métier de DJ, il y a seulement des cachets avec les soirées, comme pour les artistes. Mais nous n'avons jamais fait ce travail pour être riche. J'aime le vinyle, l'odeur du plastique, les pochettes. J'ai fait le tour du monde des magasins de disques. On se faisait des collections de dingue. Aujourd'hui, je vais sur eBay, c'est cool, mais ça m'enlève un truc.

Bonus :

- Retrouvez des mixs, productions et remixs de LBR sur son site de podcasts, sur Soundcloud et sur sa page Facebook.

- Un bon exemple de Party break, récemment mis en ligne par DJ LBR :

17 juil. 2012

DMC Online 2012, les 30 finalistes connus

Le DMC a dévoilé les derniers finalistes de sa compétition en ligne qui seront départagés du 14 au 27 août 2012...

Le 6 juin dernier, Tony Touch, créateur du DMC, s'étonnait qu'aucun Américain, Anglais et Français ne soit aux 3 premières places des 2 premières manches du DMC Online. Les résultats du 3e round, annoncés le 17 juillet 2012, n'ont pas été plus favorables aux 3 grandes nations du DJing avec 2 Portugais (DJ Cruzfader et DJ DarkPsycho) et un Brésilien (Erick Jay) sur le podium. La France, les Etats-Unis et l'Angleterre ont toutefois des représentants classés dans les 10 premiers, à des places suffisantes pour accéder à la finale.
La compétition en ligne débutée fin février 2012 vient donc de révéler ses 30 finalistes, après plusieurs mois de sélections qui ont un peu manqué de rythme... Il faut dire que le calendrier prévoyant phases de soumission, de vote, puis de présentation des résultats s'étale dans la longueur.


DJ Vekked (Canada), 5e du round 3

Le système présente l'avantage de permettre à des DJ de nombreux pays de s'exprimer. Aux côtés des pays habitués aux finales des compétitions - il y a 2 Français (Fong Fong et Mr Vinz), 4 Américains et 7 Anglais sélectionnés pour la dernière étape -, un Equatorien, un Colombien, un Australien, un Polonais, un Hongrois, un Chilien et un Singapourien se sont hissé parmi d'autres à ce niveau.
Difficile toutefois d'avoir une vision d'ensemble des participants avec environ 80 vidéos, de qualités très inégales, à regarder pour chaque tour... une belle réussite en terme de participation qui laisse toutefois un sentiment de déception quant aux routines proposées. La plupart des DJ utilise leurs 2 minutes pour démontrer leur technique en scratch et en passe-passe et utilisent peu la possibilité d'intégrer d'autres machines et ainsi donner une touche d'originalité.


DJ Dagho (Colombie), 5e du round 2

Outre la longueur de la compétition, la compréhension des règles pour les votants n'est pas des plus simples. Le public sélectionne les 3 premiers au classement, alors qu'un jury de nombreux champions DMC sélectionne les 7 suivants à chaque round.
En regardant les résultats dans le détail, les DJ confirmés semblent assez logiquement plus portés sur la qualité technique que le public. Le niveau d'ensemble est toutefois plutôt correct, seuls quelques rares participants étant vraiment à côté de la plaque.


DJ B-Ese (Chili), 1er du round 1

La période des votes pour la finale est fixée du 14 au 27 août. Il faudra regarder 30 routines de 6 minutes pour se faire une idée du niveau de tous les concurrents... Rendez-vous le 4 septembre pour savoir qui succèdera à l'Allemand Unkut, vainqueur pour la première édition en 2011.

Pour la compétition classique, le DMC France se déroulera le 19 septembre 2012 au Rex Club à Paris et la finale mondiale les 27 et 28 septembre à Londres.

Bonus :

- Cocorico ! Les vidéos de Fong Fong (4e du 1er tour) et de Mr Vinz (8e du 2e tour) qui leur ont permis d'atteindre la finale...



1 juil. 2012

DJ Nelson, champion du monde DMC persévérant

Le DJ strasbourgeois est devenu champion du monde DMC catégorie "battle for world supremacy" en octobre 2011...

Après plus de 10 ans de scratch, DJ Nelson a gagné la plus prestigieuse des compétitions avec ses influences bien plus larges que le hip-hop et une attitude à toute épreuve. Ses routines communicatives empruntant à Rage Against The Machine ou Busta Rhymes sont représentatives de sa passion pour les platines qui lui a notamment attiré la sympathie de Q-Bert. Animateur d'une émission de radio à Strasbourg depuis 1999 (Streetbeats sur RBS), le créateur du collectif turntableast va continuer à jouer en soirée et prépare un premier breakbeat. Il nous raconte ses trois participations au championnat du monde DMC.

Round 1 : fight !

"A Londres en 2008, il y avait plus d'une centaine de DJ, dont 28 pays représentés en Battle for world supremacy. Le DMC était quelque chose d'énorme pour moi car je n'avais raté la vidéo d'aucune édition depuis 1997. J'avais la pression car j'avais un gros respect. Certains DJ n'ont jamais fait de première place et ont du mal à se relever de leur défaite.

Après avoir battu le Philippin au premier tour, je tombe sur le champion du monde, Shiftee. Je passe en premier et quand son tour vient, il porte un T-shirt avec une photo de moi avec écrit "french bitch". Manque de bol, il tombe sur quelqu'un qui aime la compétition. Je sors alors la routine "Rage" (en vidéo ci-dessous) que je voulais garder pour la finale et je le dégomme ! C'était LA battle du DMC 2008.
Au round suivant, contre SPS, le champion américain, pour la première fois un Français gagne en attitude contre un américain, ça les a surpris. En finale, je rencontre Switch qui est très à l'aise alors que j'ai beaucoup de pression. Ma concentration flanche et ma routine n'est pas super propre. J'accepte ma 2e place et on fait la fête, notamment car Traumateam fait 2e par équipe et DJ Fly gagne en individuel. Je reste dans l'ensemble insatisfait de l'exécution de mes routines cette année-là."



Round 2 : you loose !

"Je reviens en 2009, mais je ne le dis à personne pour préserver le côté battle. Après la victoire en France, je retourne au championnat de monde et je me rends compte que ma carrière va se jouer sur ces quelques jours. Je rencontre de nouveau un Américain avant d'affronter l'Anglais Switch en finale. J'avais mieux préparé mes routines, mais j'en sors une trop forte en demi contre le Mexicain. Je perds d'une voix en finale, avec l'Anglais Tigerstyle qui vote pour moi et le Français LigOne contre.

En 2010, il me fallait un an de pause pour prendre du recul. Je voulais préparer un retour où il n'y aurait pas photo. Je suis toutes les compétitions, je bosse, je décortique. Le soir du championnat de France, je tourne en rond dans ma chambre. Getback gagne contre Skillz, puis perd au championnat du monde en finale contre Switch.

Lors d'une date au festival Interférences avec Eklips en septembre 2010 à Strasbourg, je rencontre Q-Bert. Il vient scratcher chez moi, vient dans mon émission de radio et me dis que je peux passer quand je veux chez lui. Je l'ai pris au mot et quand, en 2011, je vais à San Franscisco, il me dit de passer chez lui et me présente des potes avec qui on scratch pendant une journée (vidéo ci-dessous), ça m'a donné de la force.
Quand je rentre, je me mets à l'entraînement pour le DMC. Quand tu as fait 2 fois vice-champion du monde, il ne faut pas blaguer, tu dois tout donner."



Round 3 : you win, perfect !

"Je n'avais plus fait de battle depuis deux ans, il fallait donc repartir de zéro pour les routines. Je passe le Portugais au premier tour et Getback perd contre le Brésilien. J'hallucine, mais je reste concentré. Contre l'Américain Fascinate, je joue la "Busta Rhymes" (vidéo ci-dessous) - qui ne rentre pas aussi bien qu'au championnat de France - et la "Everyday". L'alliance de musique connue et de technique fonctionne très bien.
Comme les Japonais l'avaient prédit à l'hôtel, je rencontre Norihito en finale. Je lui sort Skrilex et Slayer découpé en dubstep alors que lui était plus hip-hop. Les gens n'étaient pas vraiment prêts à ces choses nouvelles, mais ma victoire est propre."



Bonus :

- DJ Nelson interprète librement sa routine "Street Fighter" (retrouvez bien d'autres vidéos sur sa page facebook) :

24 juin 2012

DJ Oil, des Black Notes plein la tête

L'ex membre des Troublemakers Lionel Corsini revient avec un nouvel album toujours empreint d'une soul dense...

En deux disques et une compilation, les Troublemakers avaient réussi à se faire un nom en évoluant pourtant d'un premier album, Doubts & Convictions (2001, Guidance), orienté électronique à un second, Expressway (2004, Blue Note), nettement plus soul.
Cette soul est de nouveau au programme du nouvel album de DJ Oil qui prolonge en solo le projet du groupe de donner de la fraîcheur à des influences 70's. Difficile en effet de ne pas penser au Trouble Man de Marvin Gaye par exemple à l'écoute de ce Black Notes (Discograph)...

Dès le premier titre, la référence aux travaux passés est de rigueur avec la présence de Gift Of Gab, invité marquant du précédent long format, qui répète le mot "black" un peu à la manière de l'excité présent sur All We Love aussi extrait d'Expressway.
Black Notes
, pour titre, blaxploitation, pour référence, black music pour mot d'ordre.


DJ Oil ne répète toutefois pas exactement le modèle d'Expressway qui explorait de multiples directions. Il préfère creuser le sillon d'une musique instrumentale dense et pressée où chaque instrument, chanteur ou rappeur vient raconter une histoire.
Le spoken word de Reggie Gibson, le rap de Gift Of Gab ou la flute de Magic Malik sont ainsi présents en renfort pour écrire un chapitre.

En arrière plan, un groove envahissant et urgent, entêtant et brulant. Une fièvre à la basse structurante, à la batterie fougueuse, qui prend tout son temps pour monter et se développer. Sans passéisme, l'auteur retranscrit la lutte et l'énergie de la blaxploitation.
Il se permet aussi quelques détours, avec notamment ce Mind Your Step avec Sam Karpienia qui s'inspire plus de l'orient que des rues de Harlem. Lionel Corsini laisse aussi transparaître des souvenirs d'Afrique (P.O. Box), son goût pour le jazz et même une teinte house (Buddy), tout en préservant l'atmosphère soul dominante.

Bonus :

- Réécoutez quelques titres des Troublemakers dans la radio de ce blog.

- Le clip du titre Black Notes avec Gift Of Gab :


Dj Oil - "Black Notes (feat.Gift Of Gab)"... par Discograph

5 juin 2012

Versatile, label et état d'esprit musical de Gilb'R

Avoir 15 ans d'ancienneté pour un label est aujourd'hui le signe d'une belle résussite... mais comment fait Gilb'R ?

Monté de Nice à Paris en 1990, c'est en passant par Radio Nova que DJ Gilb'R découvre la house et commence sérieusement à mixer. Après des périodes rap, puis drum'n'bass, il s'est ensuite ouvert plus largement aux musiques électroniques avec le développement de Versatile qui compte dans ses rangs I:Cube, Etienne Jaumet, Nicolas Ker (chanteur de Pony Hoax) ou Zombie Zombie. Un certain éclectisme revendiqué par le créateur de ce label dans ses choix artistiques comme dans ses mixs qui nous parle, entre autre, de sa vision de la scène actuelle.

Quel bilan tires-tu de Versatile après 15 ans d'activité ?

Etre encore là aujourd'hui est une grosse surprise, même si nous avons connu des périodes plus florissantes. Nous avons des projets, de disques à sortir. J'aimerais bien dénicher des artistes plus jeunes, de nouvelles signatures, mais je ne trouve pas de morceaux qui m'éclatent dans ce que j'entends. J'aime les personnalités, distinguer une personne derrière la musique, ce qui est à contre courant de ce qui se fait aujourd'hui. Sous des dehors très ouvert, cette époque reste très fermée.


Faut-il produire pour tourner aujourd'hui ?

Aujourd'hui, un disque est une carte de visite pour tourner, sans, c'est très difficile d'avoir des dates. C'est regrettable car un bon producteur n'est pas forcément un bon DJ et vice-versa. Le public est ouvert, mais les promoteurs sont moins aventureux dans leur choix que par le passé. Maintenant, un club préfère avoir un gros guest payé cher dans le mois et sinon un résident qu'un invité différent chaque semaine.
Du fait que les disques ne se vendent plus, l'industrie a évolué. Je pense qu'à terme, la musique sera gratuite. L'histoire de la musique reproduite sur support est assez courte, en l'espace de 100 ans, on revient  à une situation où les gens sont plus intéressés par le live.


Y a-t-il aussi eu une évolution technique ?

Maintenant, on peut tout faire sur ordinateur, la musique se consomme de manière différente. Les bedrooms DJ, en jouant des mp3 mal compressés ont formaté l'oreille des gens dans un spectre plus réduit qu'avant. Je pense quand même qu'il y a de la richesse dans un vinyle, une chaleur, une rondeur dans le son que l'on ne retrouve pas avec les mp3.
J'espère que dans le futur, les DJ vont se dégager de ce diktat invisible. J'espère plus de fantaisie ou de personnalité pour revenir à quelque chose de plus ludique, de plus humain. Il serait bénéfique de revenir à quelque chose de plus artisanal, que la musique soit moins fonctionnelle. Je pense que ceux qui peuvent être créatif actuellement, sont ceux qui ont une activité à côté. Quand tu n'as pas de pression sur les ventes, tu fais ce que tu veux.

De ce fait, comment gères-tu les artistes du label ?


Les gens qui créent un label aujourd'hui doivent faire plus de management qu'auparavant, quand on pouvait passer par un tourneur sans qu'il ne soit intéressé par la production car les disques se vendaient. Mais maintenant que ce n'est plus le cas, le label qui ne fait que ça ne peut pas vivre. Nous fonctionnons toutefois ainsi chez Versatile car nous sommes une petite structure. L'époque où l'activité d'un label était lucrative est derrière nous.

Où joues-tu maintenant ?


A partir de septembre, nous allons retrouver avec Versatile une résidence au Rex club. C'est le seul club où l'on peut s'autoriser plein de choses, où le sound system est bon, qui a une vraie culture dance music et qui n'a pas ce côté discothèque très français. Actuellement, nous voyons l'émergence de plein de soirées, comme les Concrete ou les Die Nacht dans un esprit rave. C'est le retour d'un truc plus libre et plus convivial qu'en club, avec des DJ pas forcément connus. Il n'y a finalement à Paris pas assez d'endroits de nuit alors qu'à Berlin ça bouge sans arrêt.

Bonus :

- Un mix de Gilb'R réalisé pour les 15 ans de Versatile :



- N'oublions pas que Gilb'R produit également de la musique avec I:Cube sous le nom Chateau Flight et avec Nicolas Ker sous le pseudo Aladdin.

25 mai 2012

Kodh et sa guitare-platine pour les concerts de Voice Hands Machine

Le champion du monde DMC 2000 a créé le sxrxtch pour scratcher sur scène comme un guitare heros.

Composé de Kodh (chant, scratch, clavier) et Rhom (boîte à rythme, clavier), Voice Hands Machine a publié le 15 mai 2012 un maxi trois titres, Cold Jam EP, dans lequel le duo continue d'explorer une électro-pop synthétique et rythmée sur laquelle se pose une voix légère.
Si le scratch est absent de leurs compositions en studio, il fait son apparition en concerts, pour lesquels le vainqueur de la première battle for world supremacy du DMC en 2000 a inventé un instrument particulier... le scrxtch.

"C'est une platine CD couplée à une console de mixage qui se porte comme une guitare ou une basse. J'ai pris une platine qui a un design de platine vinyle et une table à deux voies, j'ai reprogrammé le tout et déplacé les boutons de contrôle pour une meilleure prise en main", explique l'intéressé dans le magazine Trax de mai 2012.

Démonstration :



Le dispositif peut aussi être connecté aux logiciels Serato ou Traktor pour multiplier les possibilités. Toujours dans Trax, Kodh indique qu'"avec le scrxtch, le DJ peut enfin faire corps avec son instrument. Il peut se livrer à des performances inédites et exprimer de nouvelles attitudes et créer de nouvelles techniques."
Le Français cherche ainsi, comme lorsqu'il faisait des compétitions de scratch, à apporter sa propre touche et à "stimuler l'avant garde des musiques électroniques". Il n'y a donc pas que les Scratch Bandits Crew qui sont fans de bricolage autour des platines !

Bonus :

- Le maxi Cold Jam est en écoute sur la page Soundcloud de Voice Hands Machine :

21 mai 2012

Erik Rug, DJ passionné depuis 1978

Après 35 ans derrière les platines, le Français continue sa quête de nouvelles tendances dans le seul but de satisfaire le public...

1978 à Nancy, une autre époque pour les DJ. Erik Rug débute, puis vient à Paris où il devient résident du Rose Bonbon, boîte rock-new wave sous l'Olympia. Après un passage à Berlin, il s'installe à La Locomotive (devenue depuis La Machine du Moulin Rouge) où, après avoir joué rock quelques années, il monte les soirées H3O avec Laurent Garnier. La house débarque alors discrètement en France. Il s'en lassera aussi par le suite pour continuer son envie de diversité et de nouveauté. Ce sera avec Waxgroove qu'il accomplira ce désir d'éclectisme. Emission sur Radio Nova puis soirées au Rex Club, c'est aujourd'hui au Nouveau Casino que Rug enchaîne encore les pépites soul et funk...

Dans quel état d'esprit mixes tu aujourd'hui ?

Je ne me suis jamais autant éclaté que maintenant comme DJ, car j'ai un mélange d'expérience et de fraîcheur dans ma musique. Je fais plein de soirées, Googoomuck au Nouveau Casino, les Waxgroove, je suis résident au Silencio, un club très exigeant avec une clientèle très différente et qui attend une musique différente. J'y joue très mainstream, ce qui m'amuse : Kanye West, Katy Perry, Metronomy, Phoenix, Chromatics, Justice… un savant mélange de tout ça pour envoyer de l'énergie communicative donc positive. Je suis dans la recherche permanente de nouvelle musique.

Comment conçois-tu ton travail ?

Un DJ fidélise une clientèle, fait que les gens restent tard et consomment. C'est un aspect à prendre en compte pour un DJ résident. C'est différent pour un flying DJ qui a un promoteur qui doit faire déplacer le public. Moi, j'ai la volonté de faire revenir les gens, de les faire danser.
Et ce n'est pas parce que tu fais ça depuis 30 ans que tu captes tout tout de suite. Il m'arrive de me planter ! Pour Waxgroove, c'est assez spécialisé donc la réussite joue sur la qualité de la sélection. Chaque soir est différent, c'est une recherche perpétuelle et tu peux te casser la gueule d'un disque à l'autre. Mon expérience m'aide mais me dessert aussi car je peux me baser sur une réflexion acquise.


Et techniquement, qu'as tu changé ?

Je mixe avec des vinyles à la Waxgroove et sinon avec mon ordinateur. J'ai mixé pendant un temps avec les CD mais tu te retrouves vite à avoir le même problème de poids qu'avec les vinyles. Tu mets tes classeurs de CD dans des sacs de vinyles et tu as de nouveau des problèmes de dos. J'ai mis deux ou trois mois à encoder des tonnes de morceaux en .wav pour passer à l'ordi.
C'est en train de me révolutionner la tronche dans la manière de mixer, enfin pas techniquement. C'est une assistance statistique qui ne défaillit jamais à la différence de la mémoire. Je n'ai plus besoin d'avoir tous mes disques avec moi, j'ai juste besoin de me souvenir ce que je veux et j'ai des playlists si je n'ai plus d'idées. Je peux aussi rechercher par tempo ou par année.

Comment estimes-tu que le métier a changé ?

Il n'y a aujourd'hui plus de régularité du travail, aucune garantie. C'est devenu un métier particulièrement difficile qui peut s'arrêter du jour au lendemain, si on n'a pas aimé ta prestation par exemple. Il y a énormément de concurrence et il faut connaître des gens sinon tu n'as aucune chance, même si tu as du talent.
Le plus compliqué est quand tu es généraliste car il faut gérer la diversité des styles musicaux. Etre éclectique est un challenge plus difficile à gérer. Quand tu es spécialiste en hip-hop ou en électro, c'est autre chose, tu enfiles les perles. Pour un DJ, si tu ne prends pas de risque, tu ne t'éclates pas, mais en en prenant trop, tu peux te prendre un mur.
Nous sommes aussi dans une ère de consommation plus rapide. Dans les années 1970, on pouvait passer un titre progressif de sept minutes s'il était bon. Maintenant, il faut des phases plus speed, c'est un paramètre qui s'ajoute dans l'évaluation de ton travail. Tu peux toujours passer un morceau long mais il faut bien le placer et repartir vite.

Bonus :

- Un mix Waxgroove - téléchargeable - venu de la page Souncloud d'Erik Rug :

18 mai 2012

Turntablism dans Smells Like Hip Hop

La série documentaire sur le hip hop diffusée sur Canal Street consacre son épisode "T" au turntablism...

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Les épisodes sur les beatmakers, les origines, le terrain vague de La Chapelle et bien d'autres donnent aussi la parole à des DJ...
Pour naviguer dans les épisodes, cliquez ici.

15 mai 2012

ParisDJs.com, podcast et éclectisme à l'écart du dancefloor

Derrière le nom "Bureau de tendances musique" se cachent des passionnés de musique qui ne cessent de partager des heures de son via des podcasts...

Le site ParisDJs.com offre un espace aux "vieux DJ qui veulent jouer des disques qu'ils ont kiffé sans avoir pu les passer en soirée", explique Loïk Dury, ancien programmateur de Radio Nova et cofondateur du site avec Djouls.
Tout débute en 2005 à la mort du guitariste de la Motown Willie Hutch. Loïk Dury constate que personne n'en parle et appelle Djouls, bien branché sur Internet, pour demander ce qu'il peut faire. Celui-ci lui propose de faire un podcast. Le site Paris DJs voit alors le jour avec un mix en hommage à Willie Hutch. Le lendemain matin, 125 personnes l'avaient téléchargé sans aucune promotion.

Cette expérience décide les deux hommes à proposer un mix hebdomadaire. Le site a depuis pris du volume et deux nouvelles sélections par semaine sont désormais disponibles en plus d'interviews et de playlists. L'équipe et les activités se sont aussi élargies avec le regard tourné vers la production.
"Aujourd'hui, quand je vais à Tokyo, en Italie ou aux Etats-Unis, dans les magasins de disques, ils connaissent Paris DJs", raconte le cofondateur. La recette de leur réussite ? des podcasts très pointus sur des musiques rarement diffusées en radio et issues de disques souvent rares. Chaque playlist comprend un lien vers le site de l'artiste et la pochette originale.


"De nombreux labels nous envoient de la musique, je fais donc régulièrement des sélections de nouveautés", explique Loïk Dury. A côté de ces "bag of goodies", le site a publié près de 400 mixs dans des styles très variés, funk, soul avec un regard très porté vers l'Afrique, et dont les auteurs sont tout autant issus de l'équipe maison que de l'extérieur...
Parfait pour s'aérer l'esprit, se découvrir de nouveaux horizons musicaux ou retrouver les références les plus obscures grâce à des DJ qui partagent ainsi leurs goûts, hors du dancefloor.

8 mai 2012

DJ RLP, pionnier désabusé du DJing

Après 30 ans de carrière, DJ RLP préfère ranger les platines que travailler dans de mauvaises conditions...

Il est venu du Canada en 1983 avec le DJing dans ses bagages. Au travers de ses mixs sur toute la bande FM (de RFM à FG en passant par Skyrock, Radio 7 ou Europe 2) et dans de nombreux clubs, dont des résidences aux Bains, au Palace ou au Queen, Robert Levy-Provençal (RLP) a porté la bonne parole pour pousser les Français à passer du bon vieux pousseur de disque au vrai DJ. Il a finalement réussi à mettre le DJ au centre de l'attention, mais dans un climat qui ne le satisfait pas... loin de là.

Comment étais-tu reçu dans les clubs quand tu es arrivé en France ?

Les gens ne comprenaient pas vraiment les DJ, ce qui est d'ailleurs encore le cas aujourd'hui… Parfois, il fallait jouer Les Démons de minuit après du Chic ou Planet Rock de Bambaataa ! Le matériel dans les clubs n'était pas du tout adapté, il fallait scratcher sur des platines à courroie… j'ai d'ailleurs parfois endommagé les tables de mixage. Avoir une fiche technique était une injure, il fallait faire très attention où on mettait les pieds. Comme j'ai installé ce concept en France, j'ai essuyé les plâtres. Les clubs n'ont toutefois compris que récemment qu'il fallait une fiche technique pour un DJ, avant je n'avais par exemple des retours qu'une fois sur cinq…

Comment cette situation a-t-elle changé ?

A Paris, le premier qui a compris qu'il fallait inviter des DJ guest est David Guetta lorsqu'il était directeur artistique du Queen en 1993. Il a tout d'abord fait venir David Morales qui n'était pas encore connu. C'était assez inconcevable de dire qu'on allait lui payer l'hôtel, l'avion, etc. alors qu'il n'y avait qu'une infime partie du public qui connaissait les DJ, ça concernait surtout le 8 et le 9e arrondissement de Paris. Le Queen a vraiment ouvert les portes de ce phénomène. Les autres clubs l'ont ensuite compris au fur et à mesure, faisant venir d'abord des bons DJ et aujourd'hui des DJ connus.

Justement, comment as-tu vu évoluer le milieu club et DJ ?

Les choses sérieuses ont débuté au milieu des années 1990 avec la french touch, qui restait toutefois un phénomène parisien, avec quelques DJ connus en France mais surtout à l'export. De 1995 à 2005, il n'y avait toutefois pas encore beaucoup de DJ. Il fallait avoir des vinyles, une culture musicale, etc. Il y avait quelques DJ stars, comme Carl Cox, mais tous les clubs ne pouvaient pas se les payer. Les DJ devait être bons et s'adapter.
Aujourd'hui, tout le monde est DJ, a les mêmes morceaux et faire venir un DJ en club n'a rien d'attractif. Il faut booker des DJ connus, ce qui veut dire qu'ils ont un titre en radio, et pas n'importe laquelle, et peu importe comment ils mixent. Cette situation rend la vie difficile pour les DJ qui ne savent pas produire de musique.


Les cachets des DJ ont aussi évolué de ce fait ?

Il y a eu une surenchère, les DJ savent qu'ils ont une valeur marchande et demandent de plus en plus d'argent. Cela devient difficile pour un club de lâcher 10 ou 15 000 euros pour faire venir un DJ. Chiffre qui augmente de 15 à 20 % par an. Il y a 20 ou 30 clubs en France qui peuvent se le permettre, mais comme il y a 2 000 lieux de nuit, il faudra passer à autre chose. Les grosses stars ne sont de toutes façons plus en club.
Ces derniers ne peuvent se payer que des DJ qui demandent entre 2 000 et 4 000 euros, mais ils n'ont pas de garantie de faire plus de monde qu'avec leur résident payé 200 euros la soirée. Il se créé un gouffre et certains patrons se demandent s'ils ne feraient pas mieux d'investir leur argent autrement, dans l'animation ou l'accueil, et de valoriser leur DJ résident. Car les DJ ne baisseront pas leurs tarifs car les contraintes budgétaires ne sont pas les mêmes au niveau international.

Comment vis-tu cette situation personnellement aujourd'hui ?


Je ne peux plus faire mon métier. J'ai pris la décision fin 2011 d'arrêter de mixer dans ces conditions, du fait aussi que je ne suis pas une superstar et que je ne peux donc m'exprimer comme je veux. Je joue seulement quand on me le propose et je pose des conditions draconiennes, qui sont artistiques et pas financières. Il y a un an, je demandais un cachet minimum, maintenant mon gagne pain est ailleurs - je gère deux agences de booking -, je suis donc seulement attentif à la clientèle et à l'ouverture musicale. Je veux faire mon métier dans des conditions dans lesquelles le public pourra apprécier, ce qui arrive encore de temps en temps.

Bonus :

- Le site d'une des agences de booking de RLP, Evidence Agency.

- Retrouvez l'interview de Ludovic Rambaud, rédacteur en chef d'Only for DJ's, qui dresse le même constat sur la situation des DJ en France.

22 avr. 2012

Scratch Bandits Crew, le groupe de DJ en mode long format

Après C2C et avant Pulpalicious, c'est le collectif de DJ lyonnais qui fait son retour discographique avec 31 Novembre (Infrasons)...

Après 7 ans de vie à géométrie variable, Scratch Bandits Crew est devenu un trio en 2009. Finie l'heure des compétitions, vient celle de la composition. Avec En petites coupures en 2010 (lire la chronique), le groupe posait les bases de sa musique. Il revient deux ans plus tard avec un nouvel album qui affine l'ébauche.

Le ton est mélancolique, la larme à l'oeil, le scratch est feutré. Le ton se durcit, le beat éclate avant de reprendre toute sa langueur. Quelques samples de voix hantent ce Heart Beat d'ouverture qui dresse magistralement l'esquisse des qualités du groupe. Justesse, sens de la mesure et de l'ouverture.
Dans une ambiance de musique de film, Supa-Jay, Geoffresh et Syr se faufilent entre influences jazz et volonté de faire bondir le dancefloor avec toujours cette culture hip-hop qui se manifeste en creux dans l'esprit, les rythmiques et la discrète présence des platines. Cette subtile mixture fraye son sillon l'air de rien, entre mélodies brillantes comme sur Light Graffiti part one et poussées plus dynamiques et syncopées, notamment sur Upside Down avec Marine Pelligrini en invitée.


Check It Out offre la synthèse de leur style avec les interventions scratchées de rappeurs à l'invective puissante, les percussions qui s'emballent et ce piano qui offre une ligne directrice cohérente. Un piano qui fait d'ailleurs figure de repère presque tout au long de cet album, apportant calme et rondeur à cet univers foisonnant.
Un équilibre qui se maintient dans la longueur avec l'énergique You Know et l'enchanteresse 2e partie de Light Graffiti qui mêle cet éternel piano tout en volupté alors que la rythmique se contient d'exploser pour laisser l'auditeur coupé dans son envol.

Pour bâtir leurs architectures en spirales, les Scratch Bandits enregistrent des musiciens pour donner ces textures organiques puis passent les sons dans leurs machines, parfois construites par leurs soins pour moduler et rejouer à leur façon. Des subtilités à saisir en concert plus que sur disque...

Bonus :

- Quelques titres de leur album en écoute sur Soundcloud (d'autres morceaux du groupe sont à retrouver dans le player du blog) :



- Découvrez le clip de Heart Beat, extrait de 31 Novembre :


Scratch Bandits Crew - Heart Beat (official video) par scratchbanditscrew

- Retrouvez Scratch Bandits Crew en interview dans l'émission Amplitudes du 30 juin 2012.

17 avr. 2012

Disquaire Day, samedi 21 avril 2012, achetez des disques !

Pour sa 2e édition, l'événement regroupe 176 disquaires en France pour fêter ces vendeurs indépendants...

Le 21 avril 2012 se tiendra le Disquaire Day. Version française du Record Store Day anglais et américain, cette journée est organisée par chez nous depuis 2011 par le Calif (Club action des labels indépendants français). Des gens qui ont l'intelligence de ne pas flinguer à tout va le téléchargement pour expliquer la crise du secteur :
"Cette crise est due, à la fois à une révolution technologique majeure non maîtrisée, le passage à l’ère digitale et au fait que, depuis les années 1980, les acteurs économiques de la filière musicale ont traité le disque comme un bien marchand quelconque soumis aux seules lois du marché", peut-on lire sur le site de l'événement.

Et le meilleur : "Avec le passage du vinyle au CD, on a appliqué au disque le « business model » du produit standardisé, le marketing à outrance, la grande distribution, la concentration et l’uniformisation de la filière. L’industrie du disque a alors négligé l’un des maillons essentiels de sa transmission auprès du public : les disquaires."
Et vlan.
En plus de votre amour du disque, ça fait deux bonnes raisons pour se bouger dans un des 176 disquaires partenaires de la journée.


Une 3e raison ? Vous trouverez en boutique des inédits proposés par les quelque 150 artistes partenaires qui ont imaginé pour l'occasion des 33 et 45 tours uniques. Parmi eux, 2 Many DJ's, Anthony Joseph & The Spasm Band, Camille, Chapelier Fou, Common, DJ Food, J Dilla, Matthew Dear, MC5 & Afrika Bambaataa, Sigur Ros, The Black Keys, etc.

Encore une raison de vous déplacer, des concerts seront organisés dans les boutiques...
Et pour finir la journée en beauté, un concert de clôture est organisé à la Gaîté Lyrique à Paris avec Claire Denamur, Jil Is Lucky, Hushpuppies et Krazy Baldhead

9 avr. 2012

Sorg, guitare, platine et MPC pour instruments

Avec un premier maxi sorti le 15 mars, Sorg dévoile son projet qui mêle beat rap et abstraction électronique...

De la guitare dans une famille de guitaristes, Sorg est passé de la batterie à la basse, puis d'Ableton Live à la combinaison MKII-MPC en 2007 et 2008. L'objectif était au départ de faire des beats pour des MC, mais il s'est vite lancé dans des compositions plus personnelles. Le projet s'est concrétisé après une masterclass de beatmaking avec Miqi O. à Besançon en 2011.

Et voilà donc ce premier maxi - Preface - mêlant samples intelligemment imbriqués, caisse claire qui claque, extraits de films pour l'ambiance et mélodies accrocheuses. Sorg aime multiplier les sources et les collages pour créer la profusion, alternant breaks en apesanteur et relances efficaces. Le tout dans un style abstract hip-hop sobre version plus lumineuse que torturée, et quelques influences rock qui ressortent par moment.


Avec 5 concerts au compteur, notamment lors de dates avec Lilea Narrative [lire l'interview] ou Robert le Magnifique, le projet est encore en phase de rodage... Sorg joue pour l'instant seulement avec son ordi et des contrôleurs sur scène, mais il compte bien intégrer la platine et le scratch.

Bonus :

- Ecoutez le maxi Preface sur le site Bandcamp de Sorg (en vente à 2 euros).

- Le clip du titre Remote :

2 avr. 2012

Only for DJ's, le dossier qui secoue l'univers des clubs

Avec un très intéressant dossier revenant sur 20 ans de culture club, le magazine Only For DJ's dénonce les nombreuses dérives de cet univers...

Rédacteur en chef d'Only For DJ's et auteur du dossier publié en décembre dernier, Ludovic Rambaud a souhaité faire le point sur la situation du clubbing international avec un regard rétrospectif sur les 20 dernières années. Le magazine fêtait justement ses 20 ans en 2011, alors qu'il était en redressement judiciaire, avant finalement de trouver un repreneur pour continuer l'aventure.

Pourquoi avoir publié ce dossier ?

Il m'a été inspiré par une accumulation d'anecdotes de DJ et d'agents qui allaient dans le même sens. Le système a changé et n'a pas évolué pour le mieux. On peut se réjouir que les DJ soient bankables, mais il y aussi des vices dans le système. L'argent est tabou dans ce milieu et personne ne veut en parler.

Comment ces vices sont-ils apparus ?

Le début des années 2000, à la suite de la vague french touch, a constitué un tournant. Il y a alors eu un formatage de la musique électronique, les morceaux longs ont laissé la place à des formats médias de 3'30. La musique de club a de plus en plus été destinée à un public très large. Tous les DJ internationaux sont devenus également producteurs et ont fixé eux-mêmes leur valeur. C'était le début de l'engrenage.
Il y a 20 ans, les DJ n'étaient pas autant mis en avant, même dans la position des cabines DJ dans les clubs. De plus, tout un tas d'acteurs s'est greffé autour des DJ car ils avaient un potentiel économique.


Tu dénonces un certain formatage musical, vient-il des DJ ?


Il y a des plus en plus de DJ sur le marché international, nous sommes passés d'une petite à une grande famille. Et il y a en effet par ailleurs, technologie aidant, un formatage musical par style. Toute la musique est désormais disponible sur Internet, les DJ n'ont plus d'avance et les playlists sont de plus en plus les mêmes. Avant, pour tourner sur le circuit traditionnel, il fallait du talent. Pour avancer, il fallait maîtriser les platines vinyles, une capacité de programmation, de l'énergie. Aujourd'hui c'est l'inverse, les jeunes DJ, grâce aux logiciels, arrivent sur le marché sans savoir mixer.

Quelle conséquence a la montée des cachets sur le clubbing ?

La conséquence directe est que beaucoup de clubs n'ont plus du tout les moyens de se payer ces DJ, même s'ils avaient l'habitude de les faire venir avant. Nous sommes dans la seule logique de l'offre et la demande avec des DJ qui ne réfléchissent qu'en terme purement économique. Ils ne traitent d'ailleurs plus directement avec les clubs, mais passent par des agents. Par exemple, le Suédois DJ Avicii a 23 ans, il a cinq ans de métier, est classé n° 6 du top 100 de DJ Mag, son cachet a augmenté au fil des années et aujourd'hui un club français ne peut plus se le payer.

Quels sont les facteurs de cette évolution ?


Le clubbing s'est internationalisé, il y a désormais des nouvelles destinations qui ont pris le dessus sur la vieille Europe comme Dubaï ou les Etats-Unis, mais aussi d'autres plus improbables comme l'Albanie, la République Tchèque, ou la Croatie. Ce sont des destinations fortes car il y a plus d'argent.
Les Etats-Unis sont devenus l'eldorado des DJ et l'Angleterre, la France ou l'Allemagne sont obligés de s'aligner. Les gros événements clubs français ont de plus en plus de difficultés à boucler leurs budgets. Cette année, David Guetta préfère d'ailleurs tourner dans des salles de concert plutôt que de faire des clubs.


Dans ton dossier, tu ne fais pas que critiquer. Peux-tu détailler les solutions que tu proposes ?

Au niveau du système de rémunération des DJ, il y a une vraie hypocrisie. L'argent est devenu le critère numéro un des DJ, mais dans les interviews, ils affirment tout le contraire, déclarant qu'ils ne sont guidés que par la musique. Si les DJ et les agents mettaient vraiment leur amour de la musique en premier, ils pourraient trouver une nouvelle solution de rémunération. Au lieu d'un versement de la totalité du cachet à l'avance, le DJ devrait estimer la valeur artistique du lieu et demander une partie du cachet avant de jouer, puis être payé en fonction de la soirée et de sa réussite.

Tu souhaites aussi qu'il y ait plus de prises de risques au niveau artistique ?

On retrouve tout le temps les mêmes DJ aux mêmes endroits et beaucoup de jeunes talents ne sont pas mis en avant. On retrouve toujours les mêmes têtes d'affiche dans les festivals car les programmateurs réfléchissent sur la capitalisation de l'image. Quand un directeur artistique fait sa programmation, il préfère se prendre un vent d'un DJ international que de choisir un jeune DJ. Les vrais talents sont ignorés car les directeurs artistiques ne jouent plus leur rôle de défricheur qui permettrait à de nouvelles têtes d'émerger.

Bonus :

- Le top 100 de DJ Mag qui reflète les DJ les mieux payés (attention les yeux).

- Une analyse (aussi critique) du bilan dance 2011 dans Only For DJ's.