1 juil. 2012

DJ Nelson, champion du monde DMC persévérant

Le DJ strasbourgeois est devenu champion du monde DMC catégorie "battle for world supremacy" en octobre 2011...

Après plus de 10 ans de scratch, DJ Nelson a gagné la plus prestigieuse des compétitions avec ses influences bien plus larges que le hip-hop et une attitude à toute épreuve. Ses routines communicatives empruntant à Rage Against The Machine ou Busta Rhymes sont représentatives de sa passion pour les platines qui lui a notamment attiré la sympathie de Q-Bert. Animateur d'une émission de radio à Strasbourg depuis 1999 (Streetbeats sur RBS), le créateur du collectif turntableast va continuer à jouer en soirée et prépare un premier breakbeat. Il nous raconte ses trois participations au championnat du monde DMC.

Round 1 : fight !

"A Londres en 2008, il y avait plus d'une centaine de DJ, dont 28 pays représentés en Battle for world supremacy. Le DMC était quelque chose d'énorme pour moi car je n'avais raté la vidéo d'aucune édition depuis 1997. J'avais la pression car j'avais un gros respect. Certains DJ n'ont jamais fait de première place et ont du mal à se relever de leur défaite.

Après avoir battu le Philippin au premier tour, je tombe sur le champion du monde, Shiftee. Je passe en premier et quand son tour vient, il porte un T-shirt avec une photo de moi avec écrit "french bitch". Manque de bol, il tombe sur quelqu'un qui aime la compétition. Je sors alors la routine "Rage" (en vidéo ci-dessous) que je voulais garder pour la finale et je le dégomme ! C'était LA battle du DMC 2008.
Au round suivant, contre SPS, le champion américain, pour la première fois un Français gagne en attitude contre un américain, ça les a surpris. En finale, je rencontre Switch qui est très à l'aise alors que j'ai beaucoup de pression. Ma concentration flanche et ma routine n'est pas super propre. J'accepte ma 2e place et on fait la fête, notamment car Traumateam fait 2e par équipe et DJ Fly gagne en individuel. Je reste dans l'ensemble insatisfait de l'exécution de mes routines cette année-là."



Round 2 : you loose !

"Je reviens en 2009, mais je ne le dis à personne pour préserver le côté battle. Après la victoire en France, je retourne au championnat de monde et je me rends compte que ma carrière va se jouer sur ces quelques jours. Je rencontre de nouveau un Américain avant d'affronter l'Anglais Switch en finale. J'avais mieux préparé mes routines, mais j'en sors une trop forte en demi contre le Mexicain. Je perds d'une voix en finale, avec l'Anglais Tigerstyle qui vote pour moi et le Français LigOne contre.

En 2010, il me fallait un an de pause pour prendre du recul. Je voulais préparer un retour où il n'y aurait pas photo. Je suis toutes les compétitions, je bosse, je décortique. Le soir du championnat de France, je tourne en rond dans ma chambre. Getback gagne contre Skillz, puis perd au championnat du monde en finale contre Switch.

Lors d'une date au festival Interférences avec Eklips en septembre 2010 à Strasbourg, je rencontre Q-Bert. Il vient scratcher chez moi, vient dans mon émission de radio et me dis que je peux passer quand je veux chez lui. Je l'ai pris au mot et quand, en 2011, je vais à San Franscisco, il me dit de passer chez lui et me présente des potes avec qui on scratch pendant une journée (vidéo ci-dessous), ça m'a donné de la force.
Quand je rentre, je me mets à l'entraînement pour le DMC. Quand tu as fait 2 fois vice-champion du monde, il ne faut pas blaguer, tu dois tout donner."



Round 3 : you win, perfect !

"Je n'avais plus fait de battle depuis deux ans, il fallait donc repartir de zéro pour les routines. Je passe le Portugais au premier tour et Getback perd contre le Brésilien. J'hallucine, mais je reste concentré. Contre l'Américain Fascinate, je joue la "Busta Rhymes" (vidéo ci-dessous) - qui ne rentre pas aussi bien qu'au championnat de France - et la "Everyday". L'alliance de musique connue et de technique fonctionne très bien.
Comme les Japonais l'avaient prédit à l'hôtel, je rencontre Norihito en finale. Je lui sort Skrilex et Slayer découpé en dubstep alors que lui était plus hip-hop. Les gens n'étaient pas vraiment prêts à ces choses nouvelles, mais ma victoire est propre."



Bonus :

- DJ Nelson interprète librement sa routine "Street Fighter" (retrouvez bien d'autres vidéos sur sa page facebook) :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire