26 juil. 2012

DJ LBR, l'art de la fête

Spécialiste des party breaks, DJ LBR a diffusé sur toutes les radios et dans de nombreuses soirées son sens du mix festif...

Vice-champion de France derrière Jimmy Jay du championnat de France DMC 1989, le Français affilié au Double H a délaissé la technique pour s'intéresser de plus près à l'ambiance qui règne sur les pistes de danse. Il est devenu un spécialiste des mixs et remixs faits pour mettre le feu en soirée. Sa longue carrière lui a permis de dépasser ses rêves et de passer aussi à la production.

Peux-tu me parler des party breaks, une de tes spécialités ?

Les party breaks ont commencé à exister avec l'arrivée du Wu-Tang en 1992, époque à laquelle le rap est passé à des rythmes plus lents. Les DJ trouvaient donc le moyen de sampler des voix, d'avoir des MC qui disent : "Put your hands up !" Sinon, les coeurs se seraient arrêtés de battre en soirée. Il fallait pouvoir donner un coup de fouet. A partir de 1994-95, il n'y avait que des party breaks… même un peu trop.
Pour ma part, j'ai commencé en 1992 en France sur le label Back To The Beat puis j'ai fait une mixtape qui m'a ouvert au marché américain. Je reproduisais la technique de mes pairs, je mélangeais les sources. J'ai fait au moins une centaine de maxis, je ne les compte plus. Ca apportait surtout de la notoriété car les revenus n'étaient pas très importants.

Tu as également fait des mixtapes ?

J'ai fait 18 volumes de Down With The King, les Wu Tang mixtapes avec des lives en bootleg. J'allais 2 ou 3 fois par an aux Etats-Unis et on faisait une razzia sur les disques puis on faisait des mixtapes avec des DAT. On en vendait aux puces et aux Halles : LTD - le quartier général -, Urban Music, Double Side à Pigalle. C'est toujours à peu près les mêmes spots.
Les ventes allaient de 200 à 500 ou 1 000 pour les meilleures. Avant on ne vendait pas des tonnes, maintenant tout se fait en podcast donc on ne vend plus rien… Le travail est toujours le même, mais la façon de communiquer a changé. On communique notre passion de la musique, cela peut déclencher des ventes ou donner envie de voir les artistes en concert.


Peux-tu me parler du Double H ?

A l'origine, il était composé de Cut Killer, d'East, d'Abdel, de Dee Nasty, de Crazy B et de moi. Puis chacun a amené son meilleur pote : Mouss, Damage, Cutee B et Pone nous ont donc rejoints. Nous avions chacun notre particularité, la mienne était les party break.  Nous étions partout pour occuper le terrain. C'était le début de cette communication de masse.
Le catalyseur était Cut qui portait le tout. A part l'album, chacun était indépendant, Double H était un label de qualité, mais pas une maison de disque. Dès qu'il y avait la mention du Double H, ça créait le respect, ça a créé la légende. C'était une synergie très stimulante entre nous, très peu de choses pouvaient nous atteindre. Nous continuons tous, tournés vers l'avenir.

Comment travailles-tu aujourd'hui ?

Je bosse beaucoup avec mon ordi, mais le son du vinyle n'a rien à voir avec le MP3 ou même le CD, c'est plus rond et moins fatiguant. Si les gens s'intéressent aux vinyles, c'est parce que c'est plus agréable à l'écoute. Le vinyle n'a pas de concurrent. Je suis toutefois pour la technique et pour aller avec son temps. Je ne suis pas passéiste.
Il devient de plus en plus difficile de vivre du métier de DJ, il y a seulement des cachets avec les soirées, comme pour les artistes. Mais nous n'avons jamais fait ce travail pour être riche. J'aime le vinyle, l'odeur du plastique, les pochettes. J'ai fait le tour du monde des magasins de disques. On se faisait des collections de dingue. Aujourd'hui, je vais sur eBay, c'est cool, mais ça m'enlève un truc.

Bonus :

- Retrouvez des mixs, productions et remixs de LBR sur son site de podcasts, sur Soundcloud et sur sa page Facebook.

- Un bon exemple de Party break, récemment mis en ligne par DJ LBR :

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