21 mai 2012

Erik Rug, DJ passionné depuis 1978

Après 35 ans derrière les platines, le Français continue sa quête de nouvelles tendances dans le seul but de satisfaire le public...

1978 à Nancy, une autre époque pour les DJ. Erik Rug débute, puis vient à Paris où il devient résident du Rose Bonbon, boîte rock-new wave sous l'Olympia. Après un passage à Berlin, il s'installe à La Locomotive (devenue depuis La Machine du Moulin Rouge) où, après avoir joué rock quelques années, il monte les soirées H3O avec Laurent Garnier. La house débarque alors discrètement en France. Il s'en lassera aussi par le suite pour continuer son envie de diversité et de nouveauté. Ce sera avec Waxgroove qu'il accomplira ce désir d'éclectisme. Emission sur Radio Nova puis soirées au Rex Club, c'est aujourd'hui au Nouveau Casino que Rug enchaîne encore les pépites soul et funk...

Dans quel état d'esprit mixes tu aujourd'hui ?

Je ne me suis jamais autant éclaté que maintenant comme DJ, car j'ai un mélange d'expérience et de fraîcheur dans ma musique. Je fais plein de soirées, Googoomuck au Nouveau Casino, les Waxgroove, je suis résident au Silencio, un club très exigeant avec une clientèle très différente et qui attend une musique différente. J'y joue très mainstream, ce qui m'amuse : Kanye West, Katy Perry, Metronomy, Phoenix, Chromatics, Justice… un savant mélange de tout ça pour envoyer de l'énergie communicative donc positive. Je suis dans la recherche permanente de nouvelle musique.

Comment conçois-tu ton travail ?

Un DJ fidélise une clientèle, fait que les gens restent tard et consomment. C'est un aspect à prendre en compte pour un DJ résident. C'est différent pour un flying DJ qui a un promoteur qui doit faire déplacer le public. Moi, j'ai la volonté de faire revenir les gens, de les faire danser.
Et ce n'est pas parce que tu fais ça depuis 30 ans que tu captes tout tout de suite. Il m'arrive de me planter ! Pour Waxgroove, c'est assez spécialisé donc la réussite joue sur la qualité de la sélection. Chaque soir est différent, c'est une recherche perpétuelle et tu peux te casser la gueule d'un disque à l'autre. Mon expérience m'aide mais me dessert aussi car je peux me baser sur une réflexion acquise.


Et techniquement, qu'as tu changé ?

Je mixe avec des vinyles à la Waxgroove et sinon avec mon ordinateur. J'ai mixé pendant un temps avec les CD mais tu te retrouves vite à avoir le même problème de poids qu'avec les vinyles. Tu mets tes classeurs de CD dans des sacs de vinyles et tu as de nouveau des problèmes de dos. J'ai mis deux ou trois mois à encoder des tonnes de morceaux en .wav pour passer à l'ordi.
C'est en train de me révolutionner la tronche dans la manière de mixer, enfin pas techniquement. C'est une assistance statistique qui ne défaillit jamais à la différence de la mémoire. Je n'ai plus besoin d'avoir tous mes disques avec moi, j'ai juste besoin de me souvenir ce que je veux et j'ai des playlists si je n'ai plus d'idées. Je peux aussi rechercher par tempo ou par année.

Comment estimes-tu que le métier a changé ?

Il n'y a aujourd'hui plus de régularité du travail, aucune garantie. C'est devenu un métier particulièrement difficile qui peut s'arrêter du jour au lendemain, si on n'a pas aimé ta prestation par exemple. Il y a énormément de concurrence et il faut connaître des gens sinon tu n'as aucune chance, même si tu as du talent.
Le plus compliqué est quand tu es généraliste car il faut gérer la diversité des styles musicaux. Etre éclectique est un challenge plus difficile à gérer. Quand tu es spécialiste en hip-hop ou en électro, c'est autre chose, tu enfiles les perles. Pour un DJ, si tu ne prends pas de risque, tu ne t'éclates pas, mais en en prenant trop, tu peux te prendre un mur.
Nous sommes aussi dans une ère de consommation plus rapide. Dans les années 1970, on pouvait passer un titre progressif de sept minutes s'il était bon. Maintenant, il faut des phases plus speed, c'est un paramètre qui s'ajoute dans l'évaluation de ton travail. Tu peux toujours passer un morceau long mais il faut bien le placer et repartir vite.

Bonus :

- Un mix Waxgroove - téléchargeable - venu de la page Souncloud d'Erik Rug :

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